Le projet national de recherche et de développement « Ville 10D – Ville d’idées » a pour objectif de promouvoir et d’optimiser l’usage du sous-sol en vue d’un développement plus durable et résilient des régions métropolitaines, en levant les obstacles qui freinent ou s’opposent à sa mobilisation dans l’aménagement urbain. Il s’agit notamment de contribuer à une meilleure planification et à une meilleure pratique de l’aménagement des villes grâce à la prise en compte des potentiels du sous-sol et de ses interactions avec la surface. La première tranche des travaux, qui s’est déroulée de décembre 2012 à décembre 2014, a permis de fonder ses travaux sur des bases solides, de créer une dynamique de projet et de construire une véritable démarche partenariale. Le projet Ville 10D – Ville d’idées est structuré en 5 thèmes.

  • Le thème 1 « Economie »  a permis d’élaborer une « boîte à outils » pour le bilan socio-économique d’un projet souterrain et de proposer une méthodologie sous la forme de fiches pratiques permettant une analyse multicritère pour une évaluation préalable des projets souterrains. Une dynamique collective de travail et d’identification de nouveaux usages du souterrain et des « business models » applicables à ces sites a été initiée.
  • Les actions du thème 2 « Environnement » ont permis de poser les bases des études ultérieures et des futures applications aux sites. Un état des pratiques en matière de valorisation des matériaux extraits a permis d’établir un catalogue des utilisations possibles de ces matériaux. Un recensement des expériences possibles en matière d’exploitation de la  géothermie par les ouvrages souterrains a mené à une évaluation des potentiels offerts par l’intégration de capteurs géothermiques. Les possibilités et contraintes de réutilisation des eaux d’exhaure ont été analysées dans le contexte du sous-sol de la ville de Paris.  La mutabilité des cavités a été analysée sur une centaine de cas de réutilisation de mines souterraines montrant une grande diversité d’usage.  La vulnérabilité des systèmes de transport  face aux aléas naturels a été comparée selon leur implantation souterraine et en surface. Enfin, des indicateurs permettant de mettre en évidence les spécificités et les avantages des constructions et aménagements souterrains ont été repérés en vue de faire ressortir une méthodologie adaptée.
  • Le thème 3 « psycho-social » vise à définir les conditions d’une inscription urbaine des espaces souterrains en abordant conjointement les questions de fonctionnement et d’organisation de ces espaces, celles des comportements et celles des perceptions et du confort. Le site de la Défense avec ses espaces souterrains artificiels a été choisi comme site d’expérimentation sur proposition de ses maîtres d’ouvrage et gestionnaires. Les travaux ont montré la complexité de l’espace souterrain avec notamment une double stratification espace privé/espace public et usage urbain/usage technique et la difficulté de navigation du fait de la dimension verticale. La ségrégation des espaces est contrariée par leur pratique ce qui suggère une plus grande attention à la dimension immatérielle et une programmation plus ouverte et plus souple. Une approche différente de la conception de ces espaces souterrains se dessine pour donner plus de place à la lisibilité globale de leur géométrie, à l’accessibilité et à l’articulation avec l’extérieur.
  • Le thème 4 traite des aspects liés à la « visibilité, la connaissance et la gestion des données ». Les travaux de la tranche 1 ont porté sur les bases de données et l’intégration des méthodes d’acquisition indirectes dans la construction des modèles géométriques. Pour construire des modèles incluant les différentes mesures directes ou indirectes, des méthodes multi-variables ont été élaborées et testées sur un site de la région bordelaise. Cette application a montré que la modélisation et la réduction des incertitudes étaient nettement améliorées grâce à la prise en compte des données indirectes. La caractérisation des incertitudes et des risques en souterrain a également été abordée en tranche 1. Un état de l’art des risques liés aux projets de construction a permis une synthèse des enjeux d’une bonne maîtrise de ces risques et de dégager des exemples de bonnes pratiques et des recommandations techniques.
  • Le thème 5 traite des « aspects juridiques de l’urbanisme souterrain ». En tranche 1, les travaux ont permis d’établir un état des lieux global de la réglementation applicable en vue de la réalisation d’ouvrages souterrains, principalement dans les domaines suivants : propriété, urbanisme et environnement, gestion des risques. Le sous-sol est largement soumis au droit qui s’applique « en surface », ce droit ne distinguant pas, le plus souvent, le dessus et le dessous.

L’organisation mise en place a permis de maintenir la cohérence et la cohésion du projet malgré la multiplicité et la diversité de ses partenaires. Cette première tranche a créé des liens et suscité des échanges interdisciplinaires inusités qui seront confortés et valorisés par la phase suivante.

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